Les pactes environnementaux entraînant un véritable changement au Canada

Le changement climatique est une crise urgente qui nécessite une coopération sans précédent pour être traitée efficacement. Ces dernières années, les accords multi-groupes sur l’environnement, la transition énergétique et les pactes environnementaux ont émergé comme des moyens prometteurs d’opérer les changements systémiques nécessaires à la réduction des émissions et au renforcement de la résilience face aux impacts climatiques. En rassemblant différents acteurs derrière des objectifs partagés, ces partenariats poussent une action climatique ambitieuse et suscitent des solutions créatives.

La force de travailler ensemble

Le Pacte pour la transition et d’autres accords environnementaux rassemblent entreprises, agences gouvernementales, organisations à but non lucratif, universitaires, militants et simples citoyens autour d’une vision commune pour permettre la transition énergétique loin des combustibles fossiles. Certains accords ciblent des industries ou régions spécifiques. D’autres mobilisent de larges franges de la société pour pousser à une transition à l’échelle de toute l’économie.

Bien que ces partenariats sur le climat varient, ils partagent des caractéristiques définissant leur impact :

Setting

Fixation d’objectifs ambitieux : les accords établissent des cibles concrètes de réduction des émissions, d’adoption des énergies renouvelables, d’élimination des déchets ou d’autres mesures de durabilité sur des périodes de 5 à 10 ans. Des objectifs quantitatifs créent de l’urgence et des responsabilités pour la transition énergétique.

Knowledge

Coordination et partage des connaissances : les participants comprennent des leaders de l’industrie, des régulateurs, des chercheurs, des innovateurs et des acteurs de terrain. S’appuyer sur un savoir-faire diversifié accélère l’apprentissage et fait émerger des solutions créatives pour permettre le passage aux énergies renouvelables.

Responsibility

Responsabilité élargie grâce à la transparence : les rapports d’avancement publics responsabilisent les parties prenantes et créent des incitations en termes de réputation à respecter les engagements de transition énergétique.

Les avantages conjugués du travail collectif font des accords environnementaux un nouvel outil convaincant pour des progrès climatiques à grande échelle et une transition équitable vers les énergies renouvelables. Découvrez plus d’outils pour calculer et réduire votre empreinte écologique afin de participer à ce changement.

Le Pacte canadien pour les plastiques

Lancé en 2018, le Pacte canadien pour les plastiques (PCP) rassemble plus de 90 grandes entreprises, agences gouvernementales et ONG pour faire progresser une économie circulaire du plastique. Sa vision ? Stopper les déchets plastiques en transformant la façon dont nous concevons, utilisons et réutilisons les plastiques.

Canada Plastic Pact

Aujourd’hui au Canada, 86% du plastique n’est pas recyclé. Grâce à des efforts conjoints comme des campagnes de sensibilisation, l’amélioration des normes de recyclage et le développement de nouveaux matériaux, les partenaires du Pacte visent à :

  • Éliminer les emballages plastiques inutiles d’ici 2025
  • Rendre tous les emballages plastiques réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2025
  • Recycler ou composter 50% de tous les emballages plastiques d’ici 2025

Des équipes multipartites font progresser le changement en s’attaquant aux obstacles qu’aucune institution seule ne pourrait surmonter. Et des rapports annuels suivent leur impact collectif vers les objectifs.

Les premiers résultats incluent les principaux détaillants qui éliminent progressivement les plastiques difficiles à recycler, ainsi que des financements gouvernementaux pour des solutions révolutionnaires. Le Pacte environnement montre le potentiel du travail d’équipe pour entraîner des progrès tangibles, même au sein de systèmes « prélever-fabriquer-jeter » profondément ancrés.

Le Pacte pour la transition, Québec

Le Pacte pour la transition, également appelé Le Pacte pour l’environnement, est un mouvement écologiste populaire lancé au Québec en novembre 2018, sous l’impulsion du célèbre cinéaste et militant Dominic Champagne.

Mobilisant une large coalition de personnalités publiques issues de divers milieux, Le Pacte a appelé les simples citoyens à combiner des changements de mode de vie individuels avec une pression politique collective, exhortant les législateurs provinciaux à une action climatique plus audacieuse.

Détails clés

Plus de 280 880 résidents du Québec ont signé l’engagement, participant ainsi au Pacte de signature. En signant, les citoyens prennent des engagements concrets sur 2 ans pour réduire leur empreinte environnementale personnelle, notamment :

  • Réduire la consommation de pétrole et les émissions liées aux transports
  • Minimiser les déchets plastiques
  • Améliorer l’efficacité énergétique du logement
  • Désinvestir du secteur des énergies fossiles

Parallèlement, les signataires du Pacte de transition énergétique exigent des législateurs provinciaux qu’ils respectent les engagements existants en matière de changement climatique par le biais d’une législation contraignante et d’une harmonisation des politiques.

Signer Le Pacte

Le site Web du Pacte a fourni une interface simple pour que les individus, conscients de l’importance de signer la pétition pour le climat, rejoignent les plus de 280 000 résidents du Québec qui se mobilisent publiquement pour une action climatique plus audacieuse.

En saisissant leur nom, leur adresse e-mail et leur code postal, les nouveaux signataires du Pacte pour la transition énergétique pouvaient passer en revue et accepter des engagements personnels spécifiques concernant la minimisation de l’utilisation des combustibles fossiles, des déchets plastiques, des émissions liées aux transports et l’amélioration de l’efficacité énergétique du domicile.

Le processus de signature a crucialement connecté les changements de mode de vie individuels aux changements politiques plus larges exigés par les dirigeants gouvernementaux.

Après s’être engagés à faire leur petite part dans le Pacte de transition énergétique, j’ai signé le pacte, et le site Web proposait également aux visiteurs des options pour partager Le Pacte afin de mobiliser d’autres personnes pour gonfler ce mouvement populaire. Exploiter les médias numériques a permis à chaque nouveau sympathisant de devenir ambassadeur de la cause.

Bien que les progrès passés aient démontré les forces de cette stratégie d’activation civique, le renforcement continu de l’engagement public en faveur de la justice climatique reste vital.

Résultats et impact

L’élan populaire croissant catalysé par Le Pacte a directement inspiré des progrès concrets en matière de climat.

En 2018, le mouvement a proposé une législation ambitieuse pour légalement exiger que toutes les décisions gouvernementales soient vérifiées pour garantir leur compatibilité avec les objectifs de réduction des émissions. Ces lois climatiques proposées recommandaient au Québec des mesures concrètes à prendre pour réduire les émissions. Ces recommandations ont poussé le gouvernement du Québec à renforcer récemment sa propre loi sur le changement climatique avec des actions plus audacieuses.

Le Pacte a également publié en 2019 un vaste document « 101 idées pour la relance » exposant plus de 100 solutions spécifiques dans neuf secteurs économiques pour stimuler une reprise verte et équitable après la pandémie. Les propositions esquissent les transformations détaillées nécessaires dans les domaines de l’énergie, des transports, de la construction, de l’industrie, de l’agriculture, de l’aménagement du territoire, de la gestion des déchets, de la santé et de l’éducation pour accélérer la transition du Québec vers une économie circulaire zéro émission tout en créant de nouveaux emplois durables. Cette feuille de route exhaustive pour une relance verte a contribué à orienter les conversations vers le fait de considérer l’action climatique comme une opportunité de renouvellement économique sain et inclusif plutôt que comme un fardeau.

Au-delà des victoires politiques concrètes, Le Pacte a tissé des liens entre les changements de mode de vie individuels et les changements au niveau des systèmes. Il a activé les citoyens tout en soulignant combien les gouvernements doivent assumer leurs responsabilités climatiques.

Approche multipartite

La liste des signataires initiaux de Le Pacte lit comme un « Who’s who » des noms bien connus du Québec, soulignant que l’action climatique nécessite un effort communautaire.

Les premiers partisans venaient d’horizons très variés : acteurs et musiciens adorés, éminents scientifiques, chefs d’entreprise, personnalités politiques, militants et artistes.

Ce rejet catégorique de l’apathie climatique au sein de l’âme culturelle du Québec a déclenché une réaction en chaîne engageant les citoyens ordinaires. Une fois que plus de 75 000 résidents ont signé, l’ampleur du soutien obtenu est devenue son propre contre-pouvoir politique.

Influence durable

Cinq ans plus tard, Le Pacte continue à exercer une influence. Son succès dans la transformation de conversations politiques stagnantes a contribué à déclencher des « Pactes » similaires qui sont maintenant actifs d’un océan à l’autre.

Cela démontre le pouvoir de l’élan populaire pour précipiter des victoires politiques tout en fournissant un modèle de mobilisation citoyenne exportable à différents contextes.

Plus important encore, Le Pacte a forgé la justice climatique en tant que valeur mainstream du Québec plutôt qu’une préoccupation marginale, dans un héritage culturel durable qui se déploie encore.

Le programme CleanBC de la Colombie-Britannique

Bien que les cas précédents ciblent des questions spécifiques, l’initiative CleanBC de la Colombie-Britannique sert de modèle à une action climatique globale, à l’échelle de l’ensemble de la société.

Politique phare du gouvernement NPD du premier ministre John Horgan, CleanBC vise à réduire les émissions provinciales de 40% d’ici 2030 grâce à des réglementations, des incitations et des investissements généralisés pour accélérer la diminution du carbone.

CleanBC

Le déploiement d’accords environnementaux en tant que plans d’action gouvernementaux officiels représente leur plein potentiel. CleanBC présente également, à juste titre, les progrès climatiques comme un effort nécessitant la participation universelle.

Les principaux domaines d’action entraînant des réductions d’émissions et le renforcement de la résilience incluent :

  • Transition vers une énergie propre : Incitations pour les véhicules électriques, les pompes à chaleur domestiques, les panneaux solaires, etc., afin d’élargir l’accès à des options peu polluantes abordables.
  • Investir dans les industries durables : En donnant la priorité à la croissance de secteurs émergents comme le bois massif pour stimuler l’innovation tout en créant des emplois « verts ».
  • Infrastructures et résilience climatiques : Intégration des considérations climatiques dans les mises à niveau des infrastructures tout en aidant les communautés à se préparer.

Bien que dirigée par le gouvernement, la réussite dépend des partenariats public-privé dans toutes les initiatives.

Des partenariats entre citoyens pour le progrès

Pour atteindre les objectifs globaux urgents de réduction des émissions, nous avons besoin d’une coopération sans précédent. Les accords environnementaux offrent un énorme potentiel pour unir les objectifs, assurer la redevabilité et stimuler des avancées rapides pour des diminutions drastiques dans l’ensemble de l’économie.

Les modèles ci-dessus montrent le pouvoir de ces partenariats – que ce soit pour transformer des industries clés, canaliser l’élan populaire ou coordonner une action gouvernementale vaste.

Alors que des défis historiques exigent une coopération historique, ces initiatives climatiques multi-acteurs ambitieuses soulèvent l’espoir au milieu de la crise. Seuls, des efforts ponctuels échoueront, mais ensemble, avec des missions partagées, nous pouvons construire un autre monde.